Digital Marketing: Entretien avec Niels Chabot de Facebook

L’environnement mobile est là. Les marketeurs auraient-ils pris du retard ?

La révolution mobile ? Elle dure depuis quelques années. Mais sommes-nous dans le coup en tant que marketeurs ? Que devons-nous faire dans un monde qui est résolument mobile first ? Nous avons posé la question à Niels Chabot, Client Partner chez Facebook Belgique, juste avant son intervention lors de The Rentree.

Niels ChabotNiels Chabot, Facebook

« Le caractère ‘mobile’ fait partie intégrante de nos vies » commence Niels. « Cela signifie que de nombreux nouveaux défis se dressent devant les marques. L’attention se raréfie, tandis que le contenu croît de manière exponentielle. Comment, aujourd’hui, attirer l’attention ? C’est aujourd’hui une question-piège pour de nombreux marketeurs. »

Plutôt que d’analyser et de planifier, les marketeurs devraient agir. « Les marketeurs doivent être plus agiles. Le monde change si vite qu’il n’est plus possible de tirer des plans. Cela signifie aussi que vous devez oser prendre des risques. Et si vous prenez ces risques, vous devez aussi accepter que des erreurs soient commises. Ce n’est pas toujours facile dans un monde des affaires qui a pris le risque en grippe tout en ayant une attirance pour la prévisibilité. »

Sommes-nous, aujourd’hui, dans une révolution mobile ?

« Une révolution ? Aujourd’hui, le mobile est déjà là. Il a été l’accélérateur de la révolution digitale, et tout n’en a été que plus rapide. La prochaine révolution sera celle de la réalité augmentée et virtuelle. Le mobile nous a déjà complètement changés. Toutefois, nous remarquons que les entreprises ont des difficultés à accrocher le train. Heureusement, nous voyons aussi que l’univers mobile devient de plus en plus une stratégie en soi. »

Les consommateurs attendent-ils, aujourd’hui, autre chose des marques ?

« La révolution mobile a provoqué de gigantesques changements dans la manière dont les gens communiquent et consomment les médias. Nous voyons aujourd’hui trois changements majeurs dans les attentes : l’immédiateté, l’expressivité et la conviction. La communication immédiate est devenue une nécessité fondamentale. Notre smartphone est partie intégrante de notre vie. La plupart d’entre nous sommes convaincus que c’est un cauchemar que de laisser ce petit appareil chez soi lorsqu’on s’en va. En outre, nous voulons être connectés partout et tout le temps. Le deuxième grand changement provoqué par le mobile est l’apparition d’un nouveau langage, plus visuel. En d’autres termes, nous parlons de communication expressive. C’est logique. Notre smartphone est équipé d’un appareil photo performant, de centaines d’emoji et permet l’accès à des millions de GIF’s. Cela nous garantit de pouvoir apporter plus de profondeur à notre communication via, entre autres, les apps de messagerie. Le troisième changement que nous rencontrons est ce besoin de communication immersive. Tout le monde crée du contenu. Bien plus que nous sommes en mesure de gérer. Mais, en tant que marque, vous pouvez vous distinguer en créant du contenu solide. Et vous devez le faire en permettant à votre message d’émerger, en pensant mobile first. »

Facile à dire, mais comment faire ?

« Je pense que, en premier lieu, la vidéo est une façon idéale de communiquer. Cela doit être une part importante du content mix. Il existe un certain nombre de principes créatifs dont il faut tenir compte. Tout d’abord, vous devez capter l’attention rapidement, et diffuser votre message endéans les trois premières secondes. En outre, vous devez concevoir la vidéo pour qu’elle puisse être visionnée sans son. Cela peut se faire à l’aide de sous-titre, de lay-overs ou de toute autre manière visuelle que ce soit. Du moment que les choses sont claires. Un troisième élément est le framing. Nous remarquons que les vidéos à la verticale génèrent plus d’impact. C’est logique puisque nous accaparons toute la surface de l’écran du smartphone. Le dernier élément est peut-être le plus important : testez, expérimentez, apprenez, dépassez vos limites et allow to fail. »

Enfin, la question qui fâche : les marketeurs belges sont-ils à la traîne ?

« Non, je ne pense pas. La Belgique n’est pas leader dans le domaine digital en général. Mais nous nous situons dans une bonne moyenne. Je pense que nous avons encore des opportunités d’accélérer les choses. C’est essentiellement une question d’adaptabilité et de flexibilité. Le changement continuel est désormais l’unique constante. »