Les nombreuses connexions entre Karel Vinck et BAM
BAM peut compter sur toute une série de fortes personnalités. Grâce à leur engagement sans limite envers la profession et leurs confrères, elles constituent la force motrice de la communauté marketing. Karel Vinck (Finch Collective) en fait partie. Il évoque ses différents passages au sein de l’association, tout en incitant les annonceurs et les agences à faire face aux bouleversements.
D’où vient votre intérêt pour le marketing ?
« À l’école, j’écrivais des lettres d’amour et des dissertations sur commande. J’adorais écrire et je voulais devenir journaliste. C’est donc tout naturellement que je me suis inscrit à la Hogeschool HIBO (aujourd’hui Arteveldehogeschool, NDLR). Là, j’ai fait la connaissance de ma future femme, Catherine, qui étudiait la communication et suivait certains cours avec les étudiants en journalisme. C’est aussi à ce moment-là que j’ai découvert l’existence du copywriting, un travail qui me permettrait d’assouvir ma soif d’écriture ! J’ai pu faire un stage à l’agence GV Company. À l’époque, elle ne voulait pas engager un créatif, mais bien un account manager. J’ai accepté de relever le défi, mais l’écriture n’a jamais cessé de m’accompagner tout au long de ma carrière. Je prenais soin, par exemple, de rédiger entièrement chaque briefing. Il faut dire que coucher ses idées sur le papier aide à faire le tri et à mettre de l’ordre dans le chaos. »
Quels sont vos liens avec BAM ?
« J’ai toujours pensé qu’il y avait trop de talents médiocres dans notre profession. Pour éviter de devenir une énième souris grise, il faut viser l’excellence, et à cette fin, on doit s’entourer des meilleurs éléments et acquérir soi-même de solides connaissances. BAM m’a paru être la voie la plus rapide pour y arriver. Lorsque je suis arrivé chez BBDO en 1999, j’ai immédiatement demandé à rejoindre l’association – qui s’appelait encore STIMA/Fondation Marketing à l’époque. Malgré mon peu d’expérience, j’ai été admis dans la taskforce branding, qui regorgeait de profils seniors. J’ai beaucoup appris à leur contact, ce qui m’a permis de faire carrière assez rapidement et d’occuper une belle fonction au sein de Duval Guillaume.
Pendant un temps, j’ai mis en veilleuse mes activités au sein de BAM, jusqu’à ce que nous soyons rachetés par Publicis Groupe et devenions sponsor de l’association. Après une interruption de dix ans, j’ai pu soudain décrocher un poste intéressant au sein du conseil d’administration.
Quelques années plus tard, Joke De Nul a souhaité ajouter un événement informel aux nombreuses formations et activités axées sur le savoir et l’inspiration. C’est ainsi qu’est né le quiz marketing, que j’ai déjà eu la chance de pouvoir codévelopper et présenter à deux reprises, et qui connaîtra bientôt une troisième édition lors du BAM Member Day. Le réseautage est extrêmement important – surtout si l’on a le souci d’aider les autres – et de telles réunions informelles, organisées dans un cadre agréable, s’avèrent un must. »
Psst… Bloquez dès à présent la date du 12 juin dans votre agenda pour le prochain BAM Marketing Quiz !
Quelle est, selon vous, la principale tendance marketing du moment ?
« Ce qui me vient spontanément à l’esprit, c’est la prise de conscience croissante de la dépendance excessive à l’égard des boîtes noires de données – les éditeurs ont tout d’abord livré leur data à Meta et se profilent aujourd’hui comme des alternatives. De plus en plus d’annonceurs se rendent compte que ces boîtes noires se situent principalement au bas de l’entonnoir, alors qu’ils ont besoin d’une vue d’ensemble. Reprendre le contrôle de tout l’entonnoir, pouvoir s’appuyer sur des données exploitables à tous les échelons, voilà ce à quoi aspirent de plus en plus de marques aujourd’hui.
Comment cette transition va-t-elle s’effectuer ? Je conseille à nos clients d’examiner de plus près leurs parrainages et leurs partenariats. Il y a vraiment plus de valeur à en tirer pour toucher les consommateurs, une valeur qui reste sous-exploitée de nos jours.
Cette prise de conscience a été déclenchée par les turbulences politiques et sociales, qui remettent tout en question. Pouvons-nous poursuivre sur la voie des dix dernières années ? Allons-nous continuer à soutenir les systèmes et les pratiques douteuses de Meta & Co ? Ou nous faut-il envisager une approche radicalement différente ? S’il est difficile de dégager une tendance concrète à l’heure actuelle, nous allons en tout cas encore connaître des années captivantes et pleines de bouleversements, où l’on verra émerger des tendances marketing qui feront sans aucun doute la part belle aux données. Je suis impatient de les découvrir ! Et de voir dans quelle mesure les agences parviendront à relever ces défis. Car, à parler franchement, la plupart d’entre elles ne sont pas prêtes pour l’instant. »