Le job de... Chief Innovation Officer
Les nouvelles technologies entraînent la création d’une foule de nouvelles fonctions. Savez-vous par exemple ce que fait un Chief Innovation Officer ? Nous avons posé la question à Béatrice de Mahieu, qui occupe ce poste chez Co.Station, un écosystème technologique établi à Bruxelles, Gand, Charleroi et depuis peu aussi à Anvers via le hub The Beacon.
Béatrice de Mahieu
Quelles sont les tâches d’un Chief Innovation Officer ?
Ma mission au sein de Co.Station consiste à engager au maximum les différents résidents de nos implantations dans des projets d’innovation ouverts et des collaborations avec de grandes entreprises. Il peut s’agir de nos quatre principaux actionnaires, mais aussi d’autres sociétés très variées. L’idée de Co.Station est d’aider nos start-up à se développer en accélérant leur croissance commerciale grâce à des collaborations au sein de programmes de ce genre.
Vous êtes donc une sorte de bâtisseur de ponts ?
Oui, mais je travaille toujours sur des deliverables clairement définis pour les deux parties. Il ne s’agit pas seulement de passer quelques coups de fil pour sonder l’intérêt à l’égard d’une éventuelle collaboration. J'œuvre activement à créer des liens, à définir avec précision les défis à relever, ainsi que la value proposition.
Pouvez-vous nous décrire l’une de vos journées typiques ?
Je me lève très tôt, à cinq heures, parce que c’est le matin que je suis la plus productive. Ma journée commence souvent par l’écriture de programmes, la mise en place d’ateliers d’innovation, l’établissement de devis... ce genre de choses. Je fais aussi un peu de yoga ou d’exercice physique pour me mettre en forme et pouvoir attaquer vraiment la journée. Je m’assure également que les enfants s’habillent correctement et préparent leurs tartines pour aller à l’école. Et si j’ai encore le temps, je planche sur le livre que je suis en train d’écrire sur le thème de l’agilité collective. Vers neuf heures, j’ai déjà répondu aux e-mails les plus urgents, et je consacre très souvent le reste de la journée aux visites chez les clients. Entre deux rendez-vous, j’essaie de faire un saut dans l’un de nos quatre établissements. En début de soirée, je dois souvent me rendre à des événements de networking, mais j’essaie de les limiter à tout au plus deux par semaine. Après cela, je rentre vite à la maison et je me couche tôt, car mon réveil sonne dès cinq heures (rires).
Comment avez-vous décroché cette fonction ?
Je travaille depuis très longtemps dans le monde de l’Internet et de la technologie, en fait depuis que j’ai commencé ma carrière, dans la seconde moitié des années 1990. J’ai notamment travaillé chez Telenet et Microsoft. J’ai toujours été fascinée par la technologie. Pas par la technologie en tant que telle, mais par sa capacité à fournir des moyens pour aider à la résolution de problèmes.
Quelles sont les qualités que doit posséder tout bon Chief Innovation Officer ?
Il doit être curieux. Et avoir soif de connaître et de comprendre le monde qui l’entoure. Nous avons tous un certain « coefficient de curiosité ». Par ailleurs, il doit aussi faire preuve d’empathie et d’émotivité. Enfin, ce doit être une personne sociable et communicative. Il ne faut pas avoir peur de tendre la main aux gens. Et il faut automatiquement se mettre à sourire quand les gens vous tendent la main (rires).
Quels sont les aspects les plus captivants de votre travail ?
Ce qui me plaît le plus, c’est de pouvoir dénicher deux ou trois nouvelles opportunités intéressantes la même journée et de pouvoir donner un réel coup de pouce aux entrepreneurs. Alors, je plane vraiment !
Et quels sont les aspects moins agréables ?
La mise sur pied de certaines collaborations prend énormément de temps parce qu’il faut régler un tas de choses. Cette lenteur s’oppose à mon tempérament impatient.
Trouve-t-on suffisamment de Chief Innovation Officers ?
Il n’y en aura jamais assez ! (rires) Ce sont souvent des professionnels de l’informatique qui occupent cette fonction. Après tout, ce sont les mêmes lettres : CIO. Mais il s’agit en fait de deux fonctions très différentes. Un Chief Innovation Officer part de la description d’un problème et recherche une solution humaine. Tandis qu’un Chief Information Officer a une approche purement axée sur l’informatique et la technologie, qui n’est pas forcément la meilleure. Savez-vous ce qui serait une combinaison gagnante ? Un spécialiste des RH qui deviendrait Chief Innovation Officer. Après tout, pour ces professionnels, l’empathie est une seconde nature. Oui, ce serait vraiment intéressant...
A propos de "Le job de..."
Dans la section "Le job de ....", BAM souhaite présenter à la communauté marketing la vaste gamme de fonctions qui sont disponibles dans le domaine. Pour cela, nous recherchons des membres qui sont prêts à raconter l’histoire qui se cache derrière leur titre (même si cela peut paraitre pompeux).