Innovation : les cinq leçons de Pieter Daelman
Avec son livre « Van tanker naar speedboot », Pieter Daelman (directeur de Bedenk et professeur invité en créativité et innovation à la Karel de Grote Hoogeschool) veut encourager les entreprises à mettre en place une culture d’innovation participative. C’est notre Marketing Book of the Month. Daelman résume son livre en cinq leçons.
« L’innovation est bien plus qu’un simple brainstorming »
Les entreprises affichent une attitude ambigüe à l’égard de l’innovation. Soit elles en ont peur, à cause de l’esprit tout à fait opposé à une mentalité de gestion, qui consiste à limiter les risques, alors que l’innovation implique précisément d’oser en prendre. Soit elles considèrent l’innovation comme une simple compétition entre idées, une sorte de brainstorming. Résultat : tantôt les entreprises n’osent pas se lancer, tantôt elles s’y prennent avec un manque patent de professionnalisme. Tout cela à cause du peu d’attention que les formations en management accordent à l’innovation. »
« Le fuzzy front-end est gérable »
« L’analyse du processus d’innovation montre que celui-ci comporte deux grands volets : la découverte d’idées et l’élaboration de celles-ci. La deuxième partie n’effraie généralement pas les gens. Elle demande en effet de recourir à des techniques qui leur sont familières en management. Mais la première partie, the fuzzy front-end, est pour beaucoup nettement plus intangible et insaisissable. »
« Pourtant, celle-ci est également parfaitement gérable. En veillant à créer au sein de l’organisation un flux continu d’idées, on parvient à alimenter constamment son entonnoir d’innovation. On peut se baser sur un modèle – comme celui de Cromax – qui prend en compte différents paramètres. »
« L’innovation fonctionne le mieux lorsqu’elle est participative »
« L’innovation n’est pas un processus réservé à un groupe fermé de collaborateurs. Elle n’est féconde que si une culture de l’innovation règne à tous les échelons de l’entreprise. Par conséquent, elle ne doit pas non plus venir de l’extérieur. »
« Une telle culture peut s’obtenir grâce à une approche participative. Un bon point de départ peut être un bootcamp ou un design sprint. On travaille avec une équipe ad-hoc composée de collaborateurs issus des différents départements. Les autres travailleurs voient ce qu’ils font, ce qui accroît le respect et aussi la transparence. De cette façon, on renforce le tissu interne de l’organisation et on peut également impliquer d’autres personnes. Autrement dit, l’innovation est un processus holistique. »
« L’innovation est une question de confiance »
« Si vous voulez instaurer une culture de l’innovation, vous devez attacher une grande importance à la confiance. En tant que manager, vous devez oser lâcher prise et faire confiance à une poignée de collaborateurs. Cela n’a rien d’évident, surtout dans un domaine aussi incertain que l’innovation. Il faut donc se fier à d’autres, mais aussi mériter la confiance de ceux-ci, pour pouvoir mettre les idées en œuvre. À cet égard, il est crucial de miser sur le long terme et de communiquer correctement sur les expériences et le processus. Cela renforcera la confiance. »
« Apprenez à décider lentement »
« Dans la gestion classique, il est crucial de prendre des décisions rapides, sans risque et en toute sécurité. Or, c’est impossible en innovation. Il va falloir faire des choix, et l’on aura toujours des préjugés, ce qu’on appelle le bias against creativity. Plus tôt vous voudrez prendre une décision, plus les préjugés seront importants. La seule façon d’éviter cela est de prendre le temps nécessaire. Bref, en matière d’innovation, la lenteur des décisions est une bonne chose. »
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