La crise du coronavirus fait exploser l’e-commerce, mais il y a aussi des perdants

Actuellement, nous sommes nombreux à faire nos courses en ligne, sans sortir de chez nous. Qui plus est, nous nous tournons de plus en plus vers les sites belges d’e-commerce pour nos achats sur Internet. Cette pratique entre peu à peu dans nos habitudes. Le point sur le commerce électronique, avant et pendant la crise.

 

e-commerce

 

C’est enfoncer une porte ouverte que d’affirmer que le commerce électronique est florissant depuis quelques semaines. Pendant cette crise, bpost connaît un rythme d’activité plus effréné encore que durant les dernières fêtes de fin d’année, où l’entreprise avait pourtant battu un record.

« Les ventes sur Internet ont grimpé en flèche », confirme Greet Decocker, Managing Director chez Safeshops, l’association qui œuvre à la promotion des achats en ligne dans notre pays. « Le nombre de commandes sur Internet dans le secteur des jeux et jouets a doublé, tandis que le secteur pharmaceutique a vu ses ventes en ligne tripler. » Decocker souligne un autre fait surprenant : la croissance n’a pas été aussi forte ailleurs, et notamment aux Pays-Bas.

Greet Decocker tient aussi à préciser que l’e-commerce connaît aussi des perdants. « Des secteurs tels que les voyages et les billetteries voient leurs ventes pratiquement stagner, note-t-elle. Une enquête menée auprès de nos membres montre qu’environ 70 % d’entre eux constatent une augmentation du chiffre d’affaires, 10 % ne voient aucun changement et un peu plus de 20 % enregistrent une diminution. » Lors d’un webinaire organisé par Gondola, Michel Defloor, Vice President Marketing chez bpost, a souligné que 12 % des consommateurs ayant passé commande en ligne ces dernières semaines le faisaient pour la première fois.

Boutique en ligne gratuite

Les chiffres montrent également qu’une boutique en ligne mature dispose désormais d’un avantage de taille. En effet, les acteurs qui possèdent déjà quelques années d’expérience peuvent plus facilement faire face au pic logistique pour répondre aux attentes des clients en matière d’offre et d’expérience d’achat.

Bien entendu, les nouveaux « webshops » peuvent aussi s’en sortir très bien. De nombreux détaillants, mais aussi des restaurants, se sont adaptés à la nouvelle situation en proposant leurs produits sur Internet. Le partenaire en solutions de paiement CVV propose même aux clients touchés par la crise de créer gratuitement une boutique en ligne. Il a reçu pas moins de 212 demandes, dont 33 ont déjà été honorées en quelques semaines.

Plus de la moitié des achats en ligne sur des sites belges

Ce sont là des signes clairs que le commerce électronique gagne sans cesse en importance en Belgique et que les acteurs belges en prennent conscience. Greet Decocker peut en témoigner : « Chaque année, nous publions le chiffre d’affaires généré par les e-shops belges. Pour ce faire, nous utilisons les chiffres disponibles pour les différentes solutions de paiement. Par exemple, nous savons que les commerçants belges ont rechigné pendant longtemps à recourir aux nouvelles technologies numériques, mais que celles-ci connaissent une croissance spectaculaire ces dernières années. »

En 2019, le commerce électronique via les e-shops belges a représenté quelque 8 milliards d’euros, soit un milliard de plus qu’un an plus tôt. Les chiffres de GfK sur le volume des achats en ligne par les Belges montrent que les ventes sur Internet dans notre pays s’élèvent à 11 milliards d’euros. « Malgré le fait que 25 % des 8 milliards concernent l’exportation, les boutiques en ligne belges représentent déjà plus de la moitié des achats en ligne en Belgique. Et c’est sans tenir compte du chiffre d’affaires généré par des places de marché (des plateformes sur lesquelles les magasins belges peuvent vendre leurs produits et services, comme Bol.com ou Amazon). Les acteurs belges en ligne voient leur part de marché croître d’année en année. Et ce, grâce à la saturation qui touche d’autres pays. »

On aurait donc tort de croire que les Belges font encore leurs achats en ligne uniquement sur Zalando, Bol.com et Coolblue.

Trois marchés de croissance

Les résultats d’exportation sont, eux aussi, de plus en plus impressionnants. « Il y a là un énorme potentiel, indique Greet Decocker. Nous sommes déjà le numéro 6 en Europe, mais les marchandises vont principalement vers les pays limitrophes. Nous ne devons pas avoir peur de revoir nos ambitions à la hausse. »

Greet Decocker est convaincue que la croissance des webshops belges va se maintenir. Outre l’exportation, les places de marché offrent également de nombreuses opportunités.  « À peine 3000 des 27.000 commerçants actifs sur Bol.com sont belges, alors que 30 % du chiffre d’affaires de cet acteur est réalisé en Belgique. »

Enfin, elle s’attend également à une croissance dans le B2B, un secteur très diversifié où le commerce électronique n’est pas encore bien établi. Qui sait si la crise du coronavirus et les difficultés rencontrées par les fournisseurs et les clients n’auront pas un effet catalyseur ? « Nous sommes en train de rattraper rapidement notre retard, conclut Greet Decocker. Les boutiques en ligne inspirent désormais confiance et sont devenues incontournables en un rien de temps. »

 

 

A propos de cet article:

Date de publication: 6 mai2020

Editeur: Bart Lombaerts