Le podcasting à l’ère du coronavirus

Les podcasts connaissent-ils un plus grand succès pendant cette crise ? Quel genre de contenus les auditeurs apprécient-ils particulièrement ? Et que se passera-t-il lorsque le confinement sera terminé ? Marvin Jacobs, directeur créatif de l’agence audio néerlandaise Airborne, répond à nos questions.

 

podcasts_600-250

 

Comme les gens sont bien obligés de rester chez eux, on pourrait croire que le nombre de téléchargements et d’auditions de podcasts a explosé. Ce n’est que partiellement vrai. Cela dépend un peu de la source que l’on consulte, car un certain nombre de réalisateurs de podcasts indiquent que leur audience est au contraire en recul. Une baisse d’intérêt qui s’explique notamment par l’habitude de nombreuses personnes d’écouter des podcasts dans les embouteillages en se rendant au travail ou en rentrant à la maison. Or, les encombrements routiers sont rares pour l’instant...

Le coronavirus contamine le podcasting

Marvin Jacobs est très au fait du phénomène. « Certains grands réseaux de podcasting, comme Acast, signalent une hausse du nombre de téléchargements, mais d’autres acteurs font état d’une baisse, constate-t-il. En tout cas, aux Pays-Bas, le nombre global est en progression. Mais il est impossible d’établir des comparaisons. Par ailleurs, on observe d’importants changements en termes de contenus offerts. Surtout au début de la crise, lorsque les gens ont un peu paniqué, des genres populaires comme les affaires criminelles ont perdu du terrain. Je pense que les gens étaient déjà confrontés avec assez de problèmes comme ça. En revanche, les podcasts consacrés à l’actualité ont grimpé en flèche. Et cette tendance semble se confirmer aujourd’hui. »

Tout semble indiquer que les réalisateurs de podcasts surfent sur la vague du besoin en informations généré par la pandémie actuelle. On ne compte plus le nombre de podcasts avec le mot « coronavirus » ou « COVID-19 » dans leur titre. « En effet, et c’est un phénomène mondial, sourit Jacobs. Les réalisateurs de podcasts d’actualité, qui souvent appartiennent à de grands groupes médiatiques, savent très bien que les gens recherchent activement des informations sur le virus. Sur ce point, ils n’ont rien à apprendre. »

ANWB et BankGiro Loterij

Mais l’influence de la crise du coronavirus sur le podcasting peut aussi être analysée sous d’autres angles. Un genre de podcasts qui a le vent en poupe est notamment la catégorie « fitness et condition physique ». Les gens souhaitent en effet continuer à faire de l’exercice pendant le confinement. « Chez Airborne, nous avons également diffusé quelques podcasts adaptés aux circonstances actuelles, explique Jacobs. Maintenant que tous les grands parcs naturels des Pays-Bas sont fermés, nous avons réalisé une série pour l’ANWB (le pendant néerlandais de Touring, NDLR) qui diffuse pendant une heure des bruits provenant de zones spécifiques, par exemple de la Veluwe ou des îles de la Frise. C’est très simple, il suffit d’enregistrer la nature, et les gens en raffolent. Pour BankGiro Loterij, nous développons un format où des experts parlent de leurs œuvres d’art préférées. En attendant la réouverture des musées, les auditeurs peuvent ainsi prendre un bain de culture. »

Si l’on peut se réjouir que les entreprises prennent de telles initiatives, la prudence est toutefois de mise, met en garde notre expert en podcasts : « Il faut bien sûr veiller à la pertinence pour la marque du programme réalisé. Si un fabricant de peinture ou une usine de saucisses se met à diffuser des podcasts sur le coronavirus, ils ne seront pas crédibles. Dans le cas de BankGiro Loterij, c’est différent, parce que cette société apportait déjà un soutien structurel au secteur de la culture. »

Quid après le confinement ?

Comme l’ensemble de la population mondiale, Jacobs attend avec impatience la fin de la pandémie. Mais qu’est-ce que le retour à la vie normale signifiera pour les podcasts ? Comment vont-ils évoluer à ce moment-là ? « Je pense que le décryptage de l’actualité, qui prédomine aujourd’hui dans le podcasting, va sans aucun doute repasser au second plan. Lorsque le confinement ne sera plus qu’un mauvais souvenir, les gens voudront entendre d’autres choses que des informations sur les maladies et les infections. » (rires) Le divertissement et les loisirs auront de nouveau la cote, et deviendront peut-être même encore plus prisés qu’avant la crise. En ce qui concerne le phénomène du podcasting dans son ensemble, il est loin d’avoir atteint son apogée, avec ou sans coronavirus. Le podcast est pratiquement le seul média que l’on peut consommer sans écran. C’est un genre très intime, qui peut véhiculer des histoires très différentes de ce que proposent la télévision ou les journaux, par exemple. Voilà un énorme atout que l’on peut encore exploiter beaucoup mieux. »

Pour en savoir plus sur les podcasts de BankGiro Loterij, consultez bankgiroloterij.nl/podcast. Pour découvrir les podcasts de l’ANWB sur les parcs naturels des Pays-Bas, c’est par ici : anwb.nl/podcast.

 

A propos de cet article:

Date de publication: 5 mai 2020

Editeur: Frederic Petitjean