« La guerre des intelligences » a commencé!

L’IA peut-elle dépasser les humains, s’interroge Laurent Alexandre, l’un des plus visionnaires analystes des révolutions technologiques de notre temps. Jean Cornet, Président du Congrès de Marketing de BAM et directeur marketing chez Deloitte Consulting, livre ses réflexions à chaud sur son livre ‘La guerre des intelligences’.

 

 

 

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L’IA peut-elle dépasser les humains, s’interroge Laurent Alexandre, l’un des plus visionnaires analystes des révolutions technologiques de notre temps. Dans son dernier livre « La guerre des intelligences », l’auteur s’attaque aux vertigineuses mutations qu’elle va déclencher dans nos modes de vie, et en particulier dans notre conception de l’éducation. Jean Cornet, Président du Congrès de marketing de BAM et directeur marketing chez Deloitte Consulting, livre ses réflexions à chaud sur un livre « qui a le mérite de nous ouvrir les yeux sur les côtés sombres de l’IA. Et dont la lecture s’impose non seulement aux marketeurs, mais également à tout citoyen du monde ».

 

Notre avenir dépendra en grande partie de la valeur de l’intelligence, qu’elle soit artificielle ou biologique. La lucidité de Laurent Alexandre impressionne : depuis son analyse de la transformation future de nos cerveaux, à l’avenir de nos emplois, en passant par la mort des métiers actuels, ou la mutation radicale de l’école.

« L’impact de l’IA dépasse de loin le marketing », réagit Jean Cornet. L’attitude que nous adoptons face à la question révèle davantage nos traits de caractère que notre capacité d’analyse. « Les optimistes y verront la promesse d’un monde meilleur, où l’humain est promis à vivre éternellement. Tandis que les pessimistes envisageront l’IA comme une menace pour l’avenir de l’humanité ».

Les marketeurs sont naturellement portés sur l’innovation. « Parfois avec un enthousiasme confinant à la naïveté ». 

Un monde dominé par les QI élevés

Faisant fi des tabous et du politiquement correct, le livre de Laurent Alexandre balance un solide pavé dans la mare. « Nous naissons avec des niveaux d’intelligence différents et l’enseignement ne parvient pas à totalement les gommer ». Or les études montrent qu’un niveau d’intelligence supérieur est statistiquement corrélé avec des revenus supérieurs. Que faire dès lors à l’avenir avec des personnes au niveau d’intelligence inférieur à la moyenne ?

« Il est à craindre que nos sociétés seront confrontées à de fortes tensions sociales ».

Et qui déboucheront probablement sur « un monde où une élite achètera sa tranquillité en fournissant du pain et des jeux à ses « clients ».

L’idée d’un « revenu universel » s’invitant comme la version moderne de l’antique clientélisme romain. « Pas le genre de société dont je rêve pour mes enfants »,  .

 

Skynet prend le pouvoir …

Comme dans le film d’anticipation Terminator (1984), la prophétie des robots dotés d’une super-intelligence ne semble plus si éloignée. La guerre des intelligences est sur le point d’accoucher d’une « IA forte » capable d’apprendre par elle-même, et déboucher sur des projets fous dont on a encore du mal à délimiter les contours exacts.

« Les développements de l’IA forte ont un côté terrifiant. Alors de quel droit faudrait-il rassurer ceux qui les craignent ? Restons vigilants », prévient Jean Cornet.

 

Une machine à apprendre les métiers d’hier

Et l’enseignement dans tout ça ? « Inadapté à la réalité de la société numérique. On doit avoir le courage politique d’orienter les investissements publics vers l’enseignement et la recherche ; deux domaines prioritaires garants de notre avenir », reconnaît Jean Cornet.

Le système éducatif doit être profondément réformé en misant sur l’individualisation et la personnalisation des formations. Bref, « plus adapté aux capacités de chaque élève ».

 

L’IA soluble dans les métiers créatifs

« Programmé pour générer des combinaisons de notes de musique, un robot pourra « créer » de nouvelles symphonies ou des solos de guitare  », tacle (constate ? observe ? tacle pas vraiement adapté ici Jean Cornet.

Dans le domaine du marketing, l'évolution de l’IA corrélée aux « big data » offrira des pouvoirs quasiment illimités aux marketeurs pour concevoir des campagnes plus efficaces. « Au début des années ’90, la promesse du Direct Marketing était identique. On a vu ce qui s’est passé … L’écart entre ce que la technologie permet de faire et ce que nous en faisons réellement demeure abyssal ». Qui parle ?

 

Le consommateur, idiot utile de l’IA ?

« En contribuant à nous transformer, le smartphone est devenu l’outil de notre vassalisation à l’IA ». Laurent Alexandre se lâche : « le consommateur comme l’idiot utile des GAFA ».

A l’heure où les données font tourner les entreprises, chaque internaute ou utilisateur d’un réseau social se voit réduit à une simple marchandise gratuite contribuant à enrichir une élite oligarchique aux manettes des géants de la sphère digitale.

 

« Si c’est gratuit, c’est que le produit, c’est vous » !

La réflexion de Laurent Alexandre interpelle Jean Cornet. « Patrick Le Lay, ex président-directeur général du groupe TF1, le reconnaissait déjà à l’époque : ce que nous vendons à Coca-Cola, c'est du temps de cerveau humain disponible ». Transposée aux réseaux sociaux, le formule devient : « si c’est gratuit, c’est que le produit, c’est vous ».

 

Laurent Alexandre, La guerre des intelligences, Editions JC Lattès.

 

A propos du Marketing Book of the Month 

Chez BAM, nous mettons tout en œuvre pour inspirer nos membres. À cet effet, nous attirons régulièrement leur attention sur des ouvrages de marketing intéressants en leur proposant des critiques de livres, des comptes rendus de présentations, des synthèses de tables rondes, etc. À la fin de l’année, nos membres peuvent élire le Marketing Book of The Year parmi notre sélection.